Les yeux rivés sur un col entre deux massifs imposants, le Roi se souvient qu’un de ses émissaires lui a révélé que chez les Taïnos, par delà les montagnes, un alliage de cuivre et d’or, le tumbaga, est particulièrement apprécié pour ses variations de couleurs et surtout pour son parfum. Sensible et très attaché à cette particularité, l’idée lui vient de départager les prêtresses en fonction des caractéristiques du parfum qu’elles portent. Celui-ci doit comme par magie évoquer et refléter l’ensemble du vaste territoire Inca.
Le délai très court accentue la difficulté et seule une création pensée et mûrie de longue date peut concrétiser son vœu. De la sélection est issue une jeune femme dont on ne saura jamais par quelle prouesse elle a élaboré une fragrance aussi bien équilibrée. Elle relate qu’elle s’est inspirée des nombreuses senteurs qui émanent des terrasses circulaires, véritables terrains d’expériences agronomiques dont les Incas possèdent la maîtrise.
Ainsi les premières notes d’agrumes proviennent des oranges gorgées par le dieu soleil, les notes de cœur sont portées par les embruns du Pacifique et la touche finale s’associe avec la présence du chocolat dont quelques plans ont été importés grâce aux échanges commerciaux avec l’Amazonie et la Guyane.
A l’issue d’une chorégraphie particulièrement créative, la prêtresse fait un mouvement ample et gracieux puis diffuse vers le ciel à l’aide d’une fiole sculptée un nuage embaumé qui exhale jusqu’aux alentours du sanctuaire le magnifique parfum.
La fête est totalement réussie et la formule jalousement gardée pour qu’à chaque année de Lune, ce parfum puisse être l’unique senteur embaumant le sanctuaire avec celle du baume du Pérou. Les Dieux en furent sûrement charmés car leur clémence se manifesta maintes fois si l’on se réfère au climat qui permit d’abondantes récoltes.
Un siècle plus tard les conquistadores de Pizarro détruisirent cet équilibre. Heureusement tout ne fut pas pillé, près de Magdalena de Cao, une jeune femme de 25 ans fut exhumée de sa sépulture 1700 ans après sa momification.
On la nomme la « dame de Cao » Elle portait tous les attributs de la beauté ainsi que ceux de guerrière et de religieuse lui conférant un rang très élevé. On raconte même qu’en ouvrant le sarcophage, les archéologues furent surpris par une senteur magnifique venue du fond des âges.
Vous pourrez renouer avec l’histoire de ce parfum lorsque vous aussi vous en ouvrirez l’écrin.
Pour la Femme qui s’exprime par sa créativité, l’orchidée Canna éclot par sa couleur chaude et offre la lumière radieuse de ses perles de Joaillerie. Vénéré par les Grandes Prêtresses Incas, pour sa légèreté aérienne et son soupçon d’extravagance.